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MISSION APOLLO 13

Véhicules : CSM-109 "Odyssey", LM-7 "Aquarius", Saturn V 508

Lancement : 11 avril 1970, 14h13 EST, Pas de tir 39-A
Atterrissage : 17 avril 1970, 13h07 EST
Durée de la mission : 142h54

Équipage principal :
CDR - USN Capt. James A. Lovell, Jr.
CMP - John L. Swigert, Jr.
LMP - Fred W. Haise

Équipage de réserve :
USN CDR John W. Young
John L. Swigert, Jr.
USAF Maj. Charles M. Duke, Jr.

 

Apollo 13 est le seul échec des vols habités Apollo. Les 3 astronautes Lovell, Swigert et Haise avaient décollé du Cap Canaveral le 11 avril. Le CMP devait être Thomas K. Mattingly, mais il avait été remplacé trois jours avant le lancement par Jack Swigert, car Mattingly risquait de contracter la rougeole d'après ses examens médicaux. Le lancement s'était déroulé correctement. Swigert avait arrimé le LM et le CSM avec succès, et Apollo 13 était en route pour la Lune, et les montagne lunaires de Fra Mauro.

Le 13 avril, 56 heures après le décollage et à 320 000 km de la Terre, l'équipage venait de terminer la diffusion d'une émission télévisée. Le Mission Control demanda à Jack Swigert de brasser les réservoirs d'oxygène qui par réaction chimique entre le dioxygène O2 et le dihydrogène H2, produisaient de l'eau potable et de l'électricité. L'O2 était conservé sous forme mi-liquide, mi-gazeuse. En effet, lorsqu'un fluide atteint une certaine pression et une certaine température, il entre dans une phase ou on ne distingue plus la différence entre liquide et vapeur. Dans l'espace, les deux composés avaient tendance à se fixer sur les parois des réservoirs. De ce fait, les capteurs ne pouvait pas mesurer la quantité d'O2 ou sa température. Des petits ventilateurs avaient été installés dans les réservoirs, de façon à homogénéiser le dioxygène. Houston demanda le brassage des réservoirs.

Capcom : 13, on a une tâche de plus pour vous, quand vous aurez un moment. On voudrait que vous brassiez vos réservoirs cryogéniques. J'ai aussi les coordonnées...
Swigert : Okay...
Capcom : de la comète Bennett, si vous en avez besoin...
Swigert : Okay. Attendez...
(Le brassage des réservoirs commence)
Swigert : Eh, on a eu un problème ici.
Capcom : Ici Houston. Répétez s'il vous plaît…

Lovell : Euh.. Houston, nous avons eu un problème. Nous avons une sous-tension du bus principal B.
Capcom : Compris. Sous-tension du principal B. Okay, patientez, 13, on regarde ça...

Quelques secondes après , un "bang" avait retentit et l'Odyssey était secoué. Au bout de quelques temps, après avoir vérifié les jauges des piles à combustibles et des bus, l'équipage constata que le réservoir d'O2 numéro 2 était vide, que le numéro 1 baissait  Les piles à combustibles 1 et 3 était hors-service. En plus des défaillances électriques, le vaisseau déviait de sa trajectoire pour une raison inexpliquée.

Au bout de quelques minutes, Lovell jeta un coup d'oeil par la fenêtre numéro 1 du module de commande et transmit à Houston : "Nous sommes en train d'évacuer quelque chose dans l'espace. C'est une sorte de gaz". Apollo 13 perdait son oxygène. L'équipage comprit alors qu'il venait de perdre la Lune. Il fallait organiser le retour.  L'équipage ne pouvait pas réaliser un demi-tour à ce moment du vol, car le vaisseau se trouvait sur une trajectoire appelée "Non-free return trajectory". Le EECOM à Houston, préconisa de fermer les valves réactantes des piles à combustibles 1 et 3. Il pensait ainsi arrêter la fuite, mais rien ni fait. L'équipage déménagea dans le module lunaire Aquarius, qui devint un canot de sauvetage.

Tous les systèmes du CM furent coupés de façon à économiser de l'énergie. Il fallait transférer les données du système de guidage informatique du CSM vers le LM. Normalement, chacun des vaisseaux se repèrent dans l'espace par rapport à une plate-forme fixe. Pour la positionner, les astronautes effectuent des observations d'environ 3 étoiles et  l'ordinateur calcule la position du vaisseau. Malheureusement, après l'explosion, de nombreux débris gravitaient autour du vaisseau, rendant toute observation d'étoiles impossible. On transféra donc les données du CSM vers le LM. Mais  avec la fuite, il était très difficile de le stabiliser. En plus le Reaction Control System du LM n'avait pas été conçu pour assurer la stabilité des deux vaisseaux.

On coupa pratiquement tout. Le CM Odyssey devint un véritable réfrigérateur, car le système Environment Control System qui assurait le chauffage était en arrêt.  Il fallait également économiser l'eau, nécessaire au astronautes et au refroidissement des systèmes électroniques du LM.

On pensait que le moteur principal du CSM, le Service Propulsion System avait pu être endommagé par l'explosion. Ce moteur utilisait des hypergols, qui réagissait dès qu'ils étaient mis en contact, produisant ainsi une combustion, et une poussée. Mais, dans le vide de l'espace, les deux composés hypergoliques devait être mené dans la chambre de combustion du SPS par une injection d'hélium. Et les déclencheurs avait besoin d'électricité, Le SPS était donc inutilisable. Les manœuvres furent donc effectuées avec le moteur de descente du module lunaire. Le DPS parvint  à placer correctement le vaisseau en orbite lunaire, à les renvoyer vers la Terre, et pour effectuer les corrections de trajectoires pendant le vol. En effet, la rentrée dans l'atmosphère devait être extrêmement précise. L'angle d'attaque du vaisseau avait une marge d'erreur de moins de 2°. Si l'angle d'attaque était trop aigu, le vaisseau brûlait dans l'atmosphère, et si cet angle était trop obtus, le vaisseau allait "rebondir" sur l'atmosphère et tourner indéfiniment autour de la Terre.

 

A un moment du vol, une correction de trajectoire devint nécessaire. Normalement, l'ordinateur l’effectue automatiquement. Mais l'ordinateur du LM avait été arrêté  les astronautes Lovell et Haise prirent donc les commandes du LM pendant que Swigert chronométrait la poussée de 14 secondes.

Un nouveau problème se déclara. Le dioxyde de carbone CO2 devint trop présent dans le module lunaire. Le LM avait été conçu pour 2 jours par 2 hommes, maintenant il y avait  3 hommes pendant plus de 3 jours. Malheureusement, les filtres d'hydroxyde de lithium du LM étaient rond et ceux du module de commande étaient carrés. Il fallait trouver une solution pour faire rentrer un carré dans un rond. Le CO2 est dangereux : troubles de la vision et pertes de conscience causant la mort. les ingénieurs de Houston trouvèrent une solution en bricolant un filtre avec une paire de chaussettes, une couverture du plan de vol, des bandes de scotch, des capsules d'hydroxyde de lithium.

 

La Terre grossissait dans le hublot. Il fallait remettre en marche les différents systèmes du vaisseau mais on ignorait si tous les systèmes après avoir été exposés au froid de l'espace pendant si longtemps pouvait être redémarrés. Heureusement, juste après l'incident, tout le personnel s'était mis au travail pour créer de nouvelles procédures qu'ils avaient testés dans des simulateurs... En temps normal, il faut 3 mois. Cette fois, tout avait été effectué en 3 jours. La procédure fut transmise à l'équipage qui réactiva étape par étape les différents systèmes du vaisseau.

Les 3 hommes épuisés (Fred Haise avait plus de 39° de fièvre), ils se réinstallèrent dans le module de commande Odyssey pour la rentrée dans l'atmosphère. Ils larguèrent le module de service endommagé et ils purent ainsi observer les dommages de l'explosion. Quelques minutes plus tard, ils larguèrent le module lunaire Aquarius. Jack Lousma, le Capcom souhaita un bon voyage au LM, et Haise regretta que l'on ne puisse ramener le module lunaire sur Terre pour l'exposer dans un musée.

 

Dans Odyssey, le chauffage avait redémarré, mais la température était toujours faible. Une des peurs de l'équipage était de créer un court-circuit. En effet, la condensation, générée par le souffle des 3 hommes s'était accumulée sur les panneaux de commande et avait gelé avec le froid. Après 5 jours dans le froid et l'anxiété, les trois hommes arrivèrent sur Terre sain et sauf. 

 

Les parachutes du module de commande s'ouvrirent. Le CM Odyssey atterrit dans les eaux chaudes du Pacifique et Lovell, Swigert et Haise furent transportés sur le porte-avion U.S.S. Iwo Jima. Dans la salle de contrôle, c'était l'euphorie. Tout le monde applaudissait et se félicitait.

L'enquête révéla que l'accident était due à une détérioration. Le réservoir à oxygène numéro 2 devait à l'origine voler sur Apollo 10, mais il fut enlevé et remplacer pour modification. On replaça ce réservoir dans le module de service d'Apollo 13. Les tests au sol avait montré une défaillance au niveau du vidage des réservoirs contournée avec une nouvelle procédure. Lors de l'installation du réservoir celui-ci avait été légèrement mal placé. Une gaine dénudée avait alors causé l'explosion dans l'espace.

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